Le courlis cendré et l'incendie des monts d'Arrée
Les rudes et légendaires Monts d’Arrée
A perte de vue mêlent au vent salé
Les bruyères les ajoncs et les tourbières.
Non loin des parcours des verts plâcitres
Célébrant ferveur et prospérité
Du retable baroque des cinq plaies
Aux scènes pieuses dans le granit ciselé
Sous la protection de St-Michel l’archange
Sur sa lande acide et piégeuse
Le Courlis cendré dans les herbes niche.
L’oiseau au long bec arqué
S’y repait des escargots endémiques
A la coquille plate translucide
Laissant voir l’enroulement de leur spire.
Bien trop lents pour s’enfuir du foyer ardent
Dans les âpres brasiers les hélix flambent.
Les sols se consument le feu s’enterre
Le silence absolu saisit les ouïes.
Tant que l’Arrée noircie par le trépas
Recouvre ses festins et habitats
Le Courlis cendré l’exil choisira.
Les Monts d’Arrée ne s’animeront plus
De leurs sonores trilles de parade.
Dans l’abime ils ne surprendront plus
Les pulli à fuir le nid tous ensemble.
De Botmeur à Brennilis à La Feuillée
D’un bout de charbon de bois calciné
Je noircirai crûment les murs en ruine
Des remords fous chantés par les sirènes
Villepreux le 30 août 2022.