
De l’autre côté de ma porte
Quand la canopée ondule
Je perçois l’ample tessiture
Vocale de la forêt.
Je saisis le cri muet de la fougère
dans le creux d’un chemin sombre
Accrochée aux mousses des troncs moribonds
Là où l’air frais et humide se fait plus aigu.
J’avais le beau du lieu
Je découvre le sublime
Prenant l’allure de richesses biotiques.
Sobre dans son repaire
La fougère se contente d’un repas frugal.
Goute la lumière rouge cédée
Par les feuillus qui n’en font point régal
D’un rhizome écaillé de fines radicelles
Se trémoussent au cœur des paillassons de mousse.
En promesse d’avenir
Eternelle antienne
Sur le substrat humide
La fougère projette ses spores.
Au printemps toutes les crosses d’évêque
Couvertes d’écailles dorées montent en bouquets
Tels la rose et le lisianthus éclos à la fraicheur du jour
Que j’aime t’offrir le cœur palpitant d’amour.
L’oreille ouverte au point de vue de la fougère
Je recompose ma manière de voir le vivant
Attentif à son altérité radicale
Fougère un bref instant je suis devenu.

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